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Sous le ciel, entre bleu et grisaille, il y a soi, en équilibre sur des mots violents et doux qui s’entrechoquent. Parfois, l’un d’eux nous emmène aux confins de nous-mêmes. Nous en cherchons d’autres alors, qui renverseraient la solitude.
Souvent, la voix qui habite en nous, laisse la place à celles de ceux que nous chérissons. Les yeux, à le fixer, semblent vouloir être le ciel à la place du ciel, la mémoire divague. Quelque chose d’invisible a lieu entre la tête et le bleu, provoque un brusque changement de lumière. Une larme qui le reflète, tombe en laissant s’enfuir le nuage.
Nous n’avons d’yeux et d’oreilles que pour l’imperceptible. Si, à coups de becs, les oiseaux déchiraient le ciel, nous pourrions voir ce qui est vraiment derrière le bleu, comme nous pourrions comprendre ce que le vent confesse aux feuilles des marronniers.
Reflet de toutes les absences à soi, de toutes les attentes de la vie, ce livre laisse la parole à une voix intérieure et celle-ci insiste, obsédante, murmurée comme une berceuse. Elle s’égrène plus sûrement que le temps, comme une question lancinante mais sourde, « face à nous-mêmes, face au silence où la voix habite ».
L’auteur fait le rêve de ne plus l’entendre. Le livre commence par le chapitre intitulé « chasser du silence cette voix » pour terminer sur cette évidence : « Le jour prend fin, mais jamais l’attente que l’on peut voir, le soir, au creux des mains tremblantes, éclore auprès des lampes. »
Michel Bourçon ce peu de soi
Extraits
Extrait lu par Régis Lefort