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Les territoires suspendus
Nous y essayâmes le récit d’un échouage
En voix creuse de quelque psalmodie lointaine
Qu’ainsi le couvert des hêtres fît surplomb
Qu’il fît nos falaises
Et plus loin encore
L’indistincte rive des marais
D’où nous tirions cette fable d’un au-devant des terres
– À présent, je me rappelle
L’attente y gonflait d’un ferment cardinal
Quand du haut du tertre conquis aux distances
Enflait la raillerie
Jusqu’au point où se noua la chute
À l’aplomb
De l’arche
De la tour carrée
– À présent, je me rappelle
Oh territoires suspendus
Oh vertiges de l’imaginaire
Nos ciels ont disparu comme disparaîtra la Terre
Inconsidérément
À l’aplomb de soi
Au seuil d’autres futaies
La saison d’après
Vois où débute le silence
Et le lointain, vide de clochers
La neige y tresse des crénelures d’argent
Vois avant que la blancheur ne les dérase
Dans son injure d’infini
Il se dit qu’on y trouve des lichens – parfois
Qu’embrase le contact des vieilles souches
Et des mousses vierges
Parfois
Ces traces en reviennent, dans la lassitude des congères
Elles sont lourdes de foulées sans horizon
Peut-être est-ce ainsi que s’éprouve la présence
Te rappelles-tu les feux follets d’août
Que nous faisions naître dans le remous des marais ?
Mais nous sommes désormais à l’oubli
Nous sommes à la distance
Ceci est la neige, souviens-t’en
Nous la proclamerons
Jusqu’à la saison d’après