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reclus sous
le plafond pariétal
– dans l’indomptée solitude –
je questionne la pierre
et le cœur palpitant
de l’oiseau, de moi-même...
jamais ne répondent ni l’oiseau ni la pierre
ni le cœur palpitant de moi-même
car le jaune genêt
cruelle question supplémentaire
plutôt que réponse codée
pourquoi la beauté ?
qui a construit les leurres des étymologies ?
les petits totems des poèmes peuvent-ils consoler ?
mille cruelles questions supplémentaires, de faux arrangements de bruyères
les petits bouts de phrases, le poil hérissé,
caressent les objets, les idées :
mordent dans la pulpe métallique du vide
plus loin
je suis allé plus loin
que l’insecte
plus loin que mon ombre
lorsque j’étais aveuglé
plus loin que l’excès
de vin de vitesse
plus loin que je
*******
vénéneux
le quotidien
quoi d’autre ?
le dimanche le thé à la vanille
les cigarettes au filtre mordu
vitupérer valise vergogne
ni flamboyants ni cactus
à la rigueur de timides violettes
des voyelles non rimbaldiennes
je ne sais pas spéculer
tout juste piétiner
durement cadenasser
la joie dès qu’elle paraît
le seul mensonge
que je tolère :
ça va aller
******
enfermements
sur le fleuve Colorado
tous les frissons de la vie
ici
maintenant
rien ne palpite
chimère aux souliers crottés
s’effondre le vouloir
sans rêves ni soupirs
avec lui on veut choir
profondément dormir
comme dans une averse
et leur glace vous perce
on entre dans les mots
délicieux engrenages
quand vont par deux
les choses et les gens
qui savent
par deux aller
je n’aurais moi
que ratures
pour bâton de pèlerin ?
ô flammes délivrez-moi
le gel pétrifie les herbes
le soleil tire ses salves
ma bouche se ferme
que l’hier happe le demain
ô flammes réchauffez-moi
ceci :
ma main tremble
de n’avoir il me semble
ni Mascareignes indolentes
ni rhum assassin
ne restent donc
que mémoire imparfaite
d’imparfaites amours
la cruauté du hasard
pour le margouillat
dans une bassine tombé
d’étranges noms pour des cyclones
le néant qui emporte
la dernière mise
ceci :
ma main tremble
qui n’est pas à moi
cette mouette épileptique
tranchée
non délivrée
qui voudrait d’autres cambouis
d’autres coulées de lave
c’est-à-dire les mêmes
encore
et autrement
ceci :
le vin nous a portés
ceci :
et l’un et l’autre
resteront
l’un et l’autre
ne feront jamais qu’un
c’est tant pis
c’est tant mieux
c’est temps
mort
aux canines acérées
qui finiront
par tomber
ceci :
dans les brumes des hauts
un cimetière sauvage
de rares papangues
qui planent
au-dessus de mon absence
ceci :
ma main tremble
loin des fleurs
de monsieur de Bougainville
dans la géométrie vacillante
de ma couardise
alors ni toit de tôles
ni toi ni moi
la seule courbure du vide
c’est mon choix