Copyright 2018
tous droits réservés
site créé par Alexis Réjasse
inscription à la newsletters
Non, ne laissez pas fermées
les portes de la nuit,
du vent, de l’éclair,
celle de l’inouï.
Qu’elles demeurent toujours ouvertes
les portes connues.
Et toutes, les inconnues,
celles qui donnent
sur les longs chemins
non tracés, dans l’air,
sur les routes qui cherchent
leur passage
avec une obscure volonté
et ne l’ont pas encore trouvé
aux points cardinaux.
Placez de hauts signaux,
merveilles, étoiles ;
que l’on voie très bien
que c’est ici, que tout
veut la recevoir.
Car elle peut venir.
Aujourd’hui ou demain, ou dans
mille ans, ou l’avant-dernier
jour du monde.
Et tout
doit être aussi simple
que la longue attente.
Je sais pourtant que c’est inutile.
Que c’est un jeu pour moi, cela,
de l’attendre ainsi
comme un souffle ou une brise,
craignant qu’elle ne trébuche.
Car, lorsqu’elle viendra
déchaînée, implacable,
pour qu’elle parvienne à moi,
tout, murailles, noms, temps,
se briserait
défait, transpercé
irrésistiblement
par le grand ouragan
de son amour, présence maintenant
Oui, au-delà des gens
je te cherche.
Non pas en ton nom, si on le prononce,
non pas en ton image, si on la peint.
Au-delà, au-delà, plus loin.
Au-delà de toi, je te cherche.
Non en ton miroir, ni en ton écriture,
ni en ton âme.
Au-delà, plus loin.
Plus loin aussi, au-delà
de moi je te cherche. Tu n’es pas
ce que je sens de toi.
Tu n’es pas
ce qui palpite en moi
avec mon sang dans mes veines,
sans être moi.
Au-delà, plus loin je te cherche.
Pour te trouver, cesser
de vivre en toi, et en moi,
et dans les autres.
Vivre à jamais au-delà de tout,
par delà toute chose
̶ pour te trouver ̶
comme si c’était mourirOui, au-delà des gens
je te cherche.
Non pas en ton nom, si on le prononce,
non pas en ton image, si on la peint.
Au-delà, au-delà, plus loin.