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"Dites-moi, ce regard perdu parmi les branches,
Et ces yeux égarés dans l'ombre qui s'élance,
De quoi sont-ils le lieu,
Et d'où jaillit leur source ?"
"Nous avancions obscurs dans le pays des rêves,
L'instant s'y confondait avec le bruissement
Du feuillage, et le chant
D'un oiseau dans l'air noir."
ou encore :
"Ce n'était qu'un murmure.
Un souvenir brûlant,
Posé comme un oiseau
Sur la raie de lumière,
A laissé son empreinte
Ou celui d'un sourire."
Autoportrait à l’épaule nue
Là j’avois mis le but de ma douleur…
Louise Labé
Ce ne sont pas les ronces,
Ni la mort, ni les sables brûlants,
Ni la vitre brisée, ni la pierre frêle
Dont vous fûtes blessée. Mais c’est vous qui parlez.
Le visage n’est plus que souffrance inhumaine,
Déchirure d’une valse inconnue.
Au-delà de toute douleur, vengeance nue, Magique, de ce regard sans faille.
Rien ne fait plus défaut
Aux ailes invisibles du goéland des îles,
Aux lèvres sans savoir qu’un murmure de feu
N’est qu’une éternelle musique.
Le vent déchire son errance, m’emporte malgré moi
Aux orties, aux pierres, aux branches.
Et cette bouche qui hurlait,
Des mots aux terribles silences,
Aux feuilles de l’automne
Patientes, profondes, partout.
Egon Schiele, Autoportrait à l’épaule nue
Huile sur papier, 1912