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Me voici tel un roc
livré au ressac des mots
mais amarré au silence
des grandes profondeurs
Ou bien comme un arbre
malmené par l’orage
qui s’agrippe à la terre
de toutes ses racines
Bénies soyez-vous
paroles venues de la nuit
pour faire en moi naufrage
― vol d’oiseaux épuisés
d’avoir lutté contre le vent
Tout frémit ― s’agite ―
message
dont seule l’urgence m’éveille
Je suis là ― dans l’étonnement
du jour qui se lève
comme un enfant découvre
une prairie en fleurs
Viens ! Nous gravirons encore la colline
pour nous taire longuement
ou pour offrir au vent les fleurs du chemin
Nous regarderons l’église du village
émerger de son enclos d’arbres verts
Là-haut rien ne s’en va qui ne revienne
Te souviens-tu du passage des oies sauvages
quand l’été s’achève ?
Nous retrouverons le ciel immense
sur les champs de blé
d’autres nuages ― mais ce sont les mêmes
― comme l’eau des rivières qui passe
sans changer
Il y aura aussi des aboiements de chien
sur la plaine
les cris des enfants qu’on appelle
cette fraîcheur soudaine de la lumière qui s’en va
Tu me diras :
« Elle est si loin l’heure de notre rencontre
mais comme il brûle encore le vieux soleil ! »
Je garderai ta main dans la mienne
pendant que les ombres s’allongent
pour atteindre la nuit