Copyright 2018
tous droits réservés
site créé par Alexis Réjasse
inscription à la newsletters
Τὸ αἷμα σου πάγωνε κάποτε σὰν τὸ φεγγάρι,
μέσα στὴν ἀνεξάντλητη νύχτα τὸ αἷμα σου
ἅπλωνε τὶς ἄσπρες του φτεροῦγες πάνω
στοὺς μαύρους βράχους τὰ σχήματα τῶν δέντρων καὶ τὰ σπίτια
μὲ λίγο φῶς ἀπὸ τὰ παιδικά μας χρόνια.
Ton sang se glaçait parfois comme la lune,
dans la nuit sans fond ton sang
déployait ses ailes blanches sur
les rochers noirs l’ombre des arbres et les maisons
avec un peu de la clarté de nos années d’enfance.
Jours de juin 41*
La nouvelle lune s’est levée sur Alexandrie*
tenant la vieille lune dans ses bras *
et nous, faisant route vers la Porte du Soleil
dans les ténèbres du cœur – trois amis. *
Qui s’avise à présent de se baigner dans les eaux de Protée ? *
La métamorphose nous l’avons cherchée dans notre jeunesse
avec nos désirs qui s’ébattaient comme de gros poissons
dans des mers qui ont soudain rétréci ;
nous croyions à la toute-puissance du corps.
Et à présent la nouvelle lune s’est levée la vieille lune
dans ses bras ; et la belle île*saigne
blessée ; l’île paisible, l’île forte, innocente.
Et les corps comme des branches cassées
comme des racines déracinées.
Notre soif,
sentinelle à cheval* pétrifiée
devant la sombre porte du Soleil,
ne sait que demander : elle se tient aux abois
abritant son exil ici, quelque part
près de la tombe d’Alexandre le Grand.*
Le messager*
nous l’avons attendu trois ans
scrutant au plus près
les pins le rivage les étoiles.
Unis au soc de la charrue, à la carène du navire,
nous cherchions à retrouver la première semence
afin que recommence le drame très ancien.
Nous sommes rentrés brisés dans nos foyers
membres rompus bouche écorchée
par le goût de la rouille et du sel.
Au réveil nous avons voyagé vers le nord, étrangers
enfouis dans les brumes d’ailes immaculées des cygnes*
qui nous blessaient.
Les nuits d’hiver les rafales du vent d’est
nous affolaient
les étés nous égaraient dans l’agonie des jours qui n’en finissaient
pas d’expirer.
Nous avons rapporté
ces ciselures d’un art modeste