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Philippe Leuckx pour La cause litteraire
Un chercheur, Cyril Szopa, une poète et un peintre forment le trio de ce livre étonnant : quête de l’espace, de l’humain, de l’intersidéral, dans un « rêve » de mots qui puisse rendre compte en poésie de ce que tout un chacun poursuit, ce « lointain », si proche, si rêvé, si inaccessible, et pourtant, les recherches sur les distances spatiales, sur Mars, n’ont jamais été aussi loin.
On le sait, de longtemps, que le poète conquiert un certain espace, singulier, tissé de mystère et de personnalité.
On n’imaginait pas qu’on puisse rêver de Mars, et que le ciel, si souvent omis, nourrisse autant d’images et de songes :
lever les yeux vers le ciel
en ramener tout le bleu
sans rien toucher
que sa propre main
(p.76)
Sur la terre détruite, surpeuplée, polluée, on se sent un peu appauvri ; il faudrait « recommencer ailleurs ».
La poète, en ce recueil, pose les questions métaphysiques de l’origine, de l’avenir, de l’humain ; et dès lors il est indispensable de « rêver plus grand », de porter les mots à plus de sens et d’incandescence.
Les questions du pourquoi et du comment sondent sans cesse tout parcours :
Apprivoiser le ciel
…
Où se cacher, sinon ailleurs ?
…
Cette inextinguible soif, qui la désaltérera ?
Oui, que « cherchons-nous ? » et pourquoi « le cherchons-nous ? ».
Le peintre, mi-figuratif, mi-abstrait, instaure une autre réflexion, comme un œil étrange qui nous donnerait le la, les figures géométriques suscitant d’autre part doute et prolongement.
La poète sait, lucide, que toute question est bien sûr plus essentielle que les réponses obtenues ; elle sait aussi que « nous inventons ce qui existe et qui nous tient debout » : mot quasi de la fin de ce beau livre, mi-enchanté, mi-désenchanté.