Copyright 2018
tous droits réservés
site créé par Alexis Réjasse
inscription à la newsletters
Tito Dupret dans Les carnets et les instants
Philippe Leuckx se contraint à compter les pieds pour ne pas verser dans un pur lyrisme. Cela lui permet de garder raison et de ponctuer les vers qui énumèrent ses émotions. Lui-même se définit comme poète sensationiste, en référence à la philosophie selon laquelle toutes les connaissances viennent des sensations ;
La nuit même éclairée
La technique et les figures de style ne s’exposent pas ou ne se voient plus car l’auteur a assez écrit pour les avoir pleinement intégrées, visant la simplicité. De sorte qu’il est en mesure de noter les instants dans son carnet, sur le vif, en promenade, évitant soigneusement à son retour de retravailler la rythmique du paysage qui s’est naturellement métamorphosée en mots.
J’avais pour compagnie
Un ruisseau
Ce long sillage du cœur recueille soixante-deux poèmes qui coulent comme une rivière, montent comme la sève de l’arbre, tombent comme un rai de lumière entre ses branches, sentent l’humus des petites villes et l’asphalte des campagnes. Lors d’un entretien par téléphone, Philippe Leuckx s’étonne de la fluidité du verbe que son corps accueille, que son cœur ressent, que sa main transcrit entre ombre et lumière, thème central où
La beauté s’impose sans effort
Le livre rend hommage à Jules Supervielle, innocent forçat de styles très différents, justifiant la présence de poèmes épousant toutes formes. Il s’articule en six parties dont cinq sont dédiées à autant d’auteurs. Philippe Leuckx reprend par exemple à André Hardellet la pratique littéraire de restituer des moments autobiographiques avec le plus de détachement possible et selon un « je multiple » où se fondent les mondes extérieur et intérieur.
Mon cœur est plein de fenêtres
Ailleurs, à l’instar de Fernando Pessoa et ses Fragments d’un voyage immobile, l’auteur explore le temps, l’enfance, infatigable « wanderer dans l’errance et l’incertitude » comme le préface Françoise Lefèbvre, elle-même citée pour ouvrir la quatrième partie du recueil. Là encore le plus court instant et le détail le plus ténu deviennent une trace biographique ;
Invisible vraiment sous la chemise
« Pèlerin de soi », Philippe Leuckx pérégrine depuis toujours, d’espaces mentaux en paysages grands ouverts, convaincu et confiant que
La justesse est un chant
De syllabes et de terre