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Philippe Leuckx pour la revue Phoenix
Le poète, disparu récemment, offre ici son dernier travail poétique, tout de deuil d'un amour.
En anaphore, le titre ébauche chacune des neuf parties du livre.
Il y a dans ces textes un goût " d'inachevé", dans ce "lacis de mélancolie". Ce fut, certes, et l'horizon est mort d'un amour intense. Le présent donne à écrire des élégies.
dans le corps du poème elle força la porte dépolie des heures
ou
Amour inhumé à qui je parle...dans ma tête défaite
La poésie de Bosc, dès lors, dévide "une pelote de peine" (p.63), assurant à l'absente un ressaut d'amour devant tant de vide, "un tulle de rien", sa silhouette qui part.
Dans cette chronologie prenante d'un amour qui se délite - l'effet du temps, d'un souvenir délesté de sa charge -, j'aime un peu moins les "coquillages mordorés" ou "quelques restants de voix", "têtu rossignol", mais ce sont broutilles dans un ensemble qui exhibe l'errance triste d'un être dépossédé de l'essentiel, et que l'oubli risque d'alourdir à jamais.
La saison passa
La suivante
Vint le jour enfin qu'elle revint sur ses pas
Sans dessein préconçu mais
Vaguement désireuse d'écrire la page qui la lierait sans retour (p.41)
La préfacière, Edith de La Héronnière, dit très justement que Julien Bosc est "comme suspendu entre deux temporalités". Le temps du poème, lui, assure au lecteur d'adhérer longtemps à ces textes vibrants.