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p. 19
enfant il courait le long des berges fraîches
l’avenir roulait comme galets et coquillages
dans la transparence des eaux
un écrin de verdure protégeait le partage
et le monde s’ouvrait
en dedans
p. 23
désormais son insistance embrase ses nuits
aigle autant que navire il rêve dans la houle
pour retenir l’effroi dans ses cales humides
il ne craint ni la vague
ni le simoun rageur enjambant l’océan
un cheveu une larme ce sont les anges du sommeil
qui rassemblent leurs talismans
demain un rayon de soleil
le vol d'un papillon
p.24
dans les plis de la terre
l’incandescence ouvre
un passage
entre deux mondes
voile silencieux
écorche la lumière
creuse les ombres
sable noir poudré d’océan
blanchi par le ressac
des pépites sucrées
ocres venues d’Afrique
lissent la main de l’aube
p.31
au centre d’un cercle de feu
intranquilles
en leur berceau de ronces
flottent les âmes disparues
tu approches lentement
espérant apprivoiser le sang
la plaie
l’envers de la vie
tu ignores le chemin il est à tracer
comme au désert le simoun efface tes pas
tu recommences tu cherches
p.32
tu appelles d’une voix qui fait vibrer le silence
la moitié de ton ombre s’est consumée
tandis que tu claudiques
autour du disque incandescent
où s’effrangent tes souvenirs
tu sais combien est douce la solitude
pourvu que tu oses
regarder l’autre moitié de l’ombre
p. 42
nous ne savons pas nos noms
ne savons rien
cueillir le poème au bord
de l’image
le mot déchire l’orée du souvenir
frontière exaltée
arrache la lumière sous le masque
p. 43
tu vas
effleure du bout des doigts
le givre qui retient ton soupir
jusqu’où ta colère pour habiller les jours
tu voudrais t’évader
la poussière dit au sable son demain
sous la dune la route use ton pas
le soleil vaste rallie l’immensité